22 Septembre 2011
Ce schéma peut paraître complexe en première approche mais il symbolise bien la démarche de développement durable que les collectivités territoriales doivent, se doivent, d’enclencher.
Bussy a mis en place une démarche d’Agenda 21, ce qui est bien sûr sur le principe une bonne chose, encore faut-il avoir une réelle volonté politique pour aboutir.
Avant d’évoquer ma vision du DD (développement durable), je vous propose de passer en revue quelques thèmes qui posent aujourd’hui un certain nombre de problèmes.
Quel constat rapide peut-on faire aujourd’hui à Bussy sur différents points qui touchent à notre vie quotidienne et ayant une consistance de DD ? Quels sont les points positifs et négatifs ?
les espaces verts, nombreux dans la commune, sont mal entretenus : les tontes semblent aléatoires ; la propreté est minimale ; les bandes herbeuses, en linéaire, sont coûteuses en entretien. Mais, les espaces verts participent d’une identité de la ville qui mérite une attention plus soutenue, plus stratégique.
Sur un sujet proche, que penser quand la majorité n’est pas capable de trouver un terrain pour y installer des jardins familiaux, si attendus par de nombreux Buxangeorgiens, qui contribuent à un véritable équilibre de vie urbaine ?
Les voiries et les trottoirs : ils sont dans un état souvent lamentable. Par exemple, dans le centre ville où les dalles sont déchaussées, entraînant des risques d’accidents avérés, les détritus s’accumulent et sont ramassés au coup par coup. Cependant, une vraie politique d’aménagement de ces voiries doit revoir les matériaux utilisés, la façon de construire, pour viser le long terme. Une politique qui pourrait aussi embellir ce centre (ou ces centres) trop minéral et pas assez végétal (avec des plantes et des arbres nécessitant peu d’entretien, peu d’arrosage, résistant à l’hiver et aux périodes sèches).
Des espaces de jeux pour enfant : trop peu nombreux, excentrés, ils ne jouent pas assez leurs rôles de lien social. Il faut des lieux fédérateurs qui permettent aux Buxangeorgiens, en toute sécurité, de se rencontrer.
La circulation en ville, les stationnements et les déplacements : voici un défi majeur pour notre collectivité qui pour, le moment, ne semble pas pris dans sa globalité. Comment développer les transports en commun, à quel coût, sous quelle forme, avec quels partenaires ? Définir la place de la voiture dans la ville, l’accès aux services publics, aux commerces de proximité, aux habitations ? Rappelons que certaines lignes de bus ne fonctionnent pas le week-end (or, nous ne sommes pas tous en repos le samedi et dimanche), rappelons que les quartiers les plus excentrés n’ont aucun commerce de proximité (oubliez votre baguette : si vous n’avez pas de vélo ou si vous avez vos enfants, vous êtes obligés de prendre la voiture !).
L’emploi à Bussy : de nombreuses entreprises se sont installées au cours des dernières années. Quelle typologie d’entreprises pour demain, quelles compétitivités de territoire, quel marketing territorial ? Comment rapprocher le domicile du lieu de travail ? Quel rôle donner à la fibre optique en matière de création d’emploi et d’attractivité de notre commune ?
Le logement et les logements. Il n’est pas tout de faire du quantitatif pour répondre aux objectifs de l’État sur l’OIN. Notre commune est déjà saturée à près de 25.000 habitants à ce jour. Comment répondre aux besoins de logement de la population ? Quid des jeunes, des couples, des séniors ? Comment « faire » la ville en prenant en compte très en amont tous les éléments de l’équation : densité, service, besoins, commerces, école, transport, équipement, etc. ? Et, encore une fois, construire de façon durable, avec les bons matériaux, les bonnes méthodes d’isolation et d’économie d’énergie, des bâtiments aux façades ne se dégradant pas au bout de trois ans…
Je pourrais développer les thèmes à l’infini, en démontrant qu’ils sont fondamentaux dans la réflexion économique et sociale de notre développement. Dans la réussite de notre développement.
Or, force est de constater que cette réflexion se fait sans aucune stratégie par le maire actuel. Il suffit de voir les projets défiler : ne serait-ce que les projets d’urbanisation de la rocade de la Croix Saint Georges et du Sycomore. Deux exemples symptomatiques de l’absence de stratégie, l’un émanant de la commune seule et l’autre du couple ville/EPAMARNE. J’ai assisté à plusieurs réunions sur ces sujets et je dois dire que j’ai été stupéfait de constater que la mairie se pose plus de questions qu’elle n’y répond. Pourquoi ? Mais tout simplement parce qu’elle ne sait pas. Le Développement Durable revient à repenser la politique, en mettant l’Homme au centre de toute décision : économique, sociale, sociétale, etc. Faire de la politique, c’est être capable de traiter du problème de la déjection canine sur le trottoir aux problématiques urbaines les plus complexes. Et croyez-moi, nous en sommes aux antipodes.
Et pourtant, nous devons relever les immenses défis auxquels est confrontée notre Commune, en intégrant les solutions émises par le DD. Les détracteurs diront que cela est du vent, que le DD est souvent un alibi des politiques pour habiller une politique, d’urbanisation, par exemple trop hâtive. Bussy en est l’exemple type. Que l’on met du DD partout parce que cela fait bien, que c’est la mode…
Mais comment définir une ville durable, garante de l’équilibre, de l’harmonie de son développement ?
Pour ce faire, je reprendrai la définition qu’en donne Cyria Emelianoff, dans sa thèse, qui qualifie la ville durable comme « … une ville capable de se maintenir dans le temps, de garder une identité, un sens collectif, un dynamisme à long terme. Pour se projeter dans l’avenir, la ville a besoin de tout son passé, d’une distance critique par rapport au présent, de sa mémoire, de son patrimoine, de sa diversité culturelle intrinsèque et de projets multidimensionnels. »
Elle poursuit sa démonstration avec des termes qui me touchent, car ils représentent ma vision de développement pour Bussy : « La ville durable doit pouvoir offrir une qualité de vie en tous lieux et des différentiels moins forts entre les cadres de vie,(…) des stratégies pour favoriser l’expression de nouvelles proximités : commerces et services de proximité, nature et loisirs de proximité, démocratie de proximité, proximités aussi entre les différentes cultures de la ville, entre les groupes sociaux, entre les générations. Cela oblige à penser différemment des catégories longtemps étanches, des couples apparemment irréconciliables, pour ouvrir la voie par exemple aux parcs naturels urbains, à la ruralité en ville, aux schémas piétonniers d’agglomération, à l’économie solidaire et aux finances éthiques, ou plus simplement à la démocratie locale et globale à la fois».
Vous constatez que tous les éléments évoqués ci-dessus (logements, déplacements, espaces verts, etc.) sont intégrés exhaustivement dans les décisions que les politiques, que les élus locaux doivent prendre au quotidien. Il est nécessaire de penser la ville autrement, il revient à la responsabilité des élus de se saisir des expériences (réussies) des communes qui, en France et dans le monde, ont réalisé leurs projets de ville.
Ces éléments font notre vie quotidienne de citoyen de Bussy, et nous avons le droit à leur respect.
Devenons réellement la Ville des Parcs et Jardins !